ÉDITION INTERNATIONAL

Forces Armées Revolutionaires de la Colombie - Ejército del Pueblo
N° 20, Fevrier - Mai de 1999
traduit par
elbarcino@laneta.apc.org

Conjoncture politique

                         

Colombie, 7 janvier

Vingt-quatre heures avant l'installation de la table de dialogues entre le gouvernement du conservateur Andres Pastrana et des FARC-EP dans la localité de San Vicente del Caguan (Caqueta), la décision fut prise, selon laquelle il n'y avait pas suffisamment de conditions de sécurité pour que le chef principal du mouvement guérillero, Manuel Marulanda Velez puisse assister. La direction des FARC-EP avait reçu des données de l'intelligence qui indiquaient la présence de francs-tireurs paramilitaires aux alentours du village.

Dans ces mêmes moments, la présidence indiquait aux journalistes internationaux, que le président ferait un geste spécial au chef guérillero après qu'il eut conclu son discours. Pour le gouvernement la présence de Marulanda était fondamentale pour donner à l'installation des tables de dialogue un caractère beaucoup plus important.

Mais cela n'a pas été réalisable, aux alentours des 10h AM du 7 janvier, le président Pastrana qui était arrivé au village une heure avant aux cotés du Gabriel Garcia Marquez, a été informé que la guérilla avait décidé que seulement assisteraient les membres de la commission de dialogue: Raul Reyes, Fabian Ramirez et Joaquin Gomez, et ce serait eux qui liraient le discours de Marulanda.

Le président un peu gêné a demandé une copie du discours pour le corriger un peu vu l'absence de Marulanda, il a aussi décidé de se retirer de la cérémonie une fois finie son discours.

Ainsi, la cérémonie a été fracturée en deux parties, en deux cérémonies : d'un coté il y avait le président et l'hymne national et d'un autre coté les délégués gouvernementaux, les guérilleros et l'hymne des FARC-EP.

Mais cette fracture ne fut pas seulement symbolique, la réalité est que la guerre n'a pas cessé et que la cérémonie de San Vicente était seulement un premier pas vers la paix, un premier rapprochement entre deux positions qui se sont vues clairement confrontées dans les discours du président et du chef Manuel Marulanda.

Pendant que le président a remarqué sa volonté de paix à tout prix, dans un discours plein de bonnes intentions, le discours de Marulanda, lit par le comandant Joaquin, a remarqué le manque de volonté de paix des autres gouvernements libéraux et conservateurs tout au long des décennies.

Il est normal que les dirigeants guérilleros aient eu autant de méfiance au moment de s'asseoir à dialoguer avec Pastrana. Ce qui a confondu un peu plus la situation, c'est la décision de Pastrana de créer deux nouveaux bataillons anti-guerrilla, avec l'aide technique et financé par les Etats Unis, il ne faut pas non plus oublier les cinq millions de dollars donnés par les USA pour préparer la base de Tres Esquinas del Orteguaza, dans le Caqueta, afin de se préparer pour la guerre. Est ce possible que des bataillons pourront éliminer les causes objectives du conflit? . Sans doute non.

Quelques jours avant le 7 janvier, le ministre de l'intérieur et le délégué pour la paix sont arrivés à un point proche de (campement) pour demander que les FARC n'affichent aucune publicité ou que seulement l'hymne national soit joué et non pas celui des FARC-EP. Apres qu'ils soient partis, Marulanda dit : s'il va y avoir des problèmes parce qu'on va mettre quelques chiffons, j'imagine comment ça sera lorsqu'on va demander la résolution du problème paramilitaire.

Et Marulanda n'avait pas tort puisque le mardi 19 janvier, alors que les négociations n'avaient démarré que depuis deux semaines, les paramilitaires avaient déjà démarré des massacres qui avait fait plus de 100 morts parmi les paysans. Ceci fut la cause de la décision des FARC de geler les discutions de paix avec le gouvernement, jusqu'à ce que les paramilitaires soient poursuivis par la justice et qu'ils ne bénéficient pas d'une totale impunité.

Le 7 janvier, Marulanda avait déjà déclaré : le paramilitarisme, comme modalité du terrorisme d'état, est financé par un nombre considérable d'éleveurs, latifundistes et industriels et ont comme politique innocenter l'armée de la responsabilité qui lui incombe d'éliminer tout les oppositeurs. La tête de ces groupes est Carlos Castano. Et ces monsieur, pour être des fils légitimes de l'état, et défenseurs du même, ne peuvent recevoir du traitement politique, comme le prétendent certains chefs politiques, lesquels veulent faire croire à l'opinion publique que l'affrontement est entre la guérilla et les paramilitaires et non la guérilla contre l'armée officielle. Eux ainsi que certains hauts gradés militaires devront répondre pour les crimes de l'état contre la population civile.

Malgré tout, le 7 janvier, fut une date historique pour les Colombiens. Ce jour le pays à eu l'impression de que quelque chose avait démarré. Un procès lent dans une agenda qui apportera avec soit beaucoup de chutes et incidents, mais aussi la reconnaissance de beaucoup d'accords dans des sujets tels que le besoin de reformes politiques et sociales de l'état, qui vont permettre d'effacer les causes objectives de la violence, la lutte contre le narco-trafic, la substitution des cultures et la reforme agraire.

Page est preparée par Le Bureau Français "Résistance", camarade Raymonda et monsieur Le Général de Vargasse

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  Éditorial
Version française 1. Les deux Colombies
  Conjoncture politique
Version française 2. Pour une paix avec justice et équité
Version française 3. Colombie, 7 janvier
Version française 4. Dialogues

Version française 5. Le premier mai
Version française 6. Culture patriarcal ou culture matriarcal (Par Gaia)

Version française 7. Société civile
Version française 8. La droite sans refferent theorique pour le prochain millénaire

Version française 9. L'offensive du terrorisme imperialiste

  Droits humains
Version française 10. La XX ème brigade
  Notre histoire
Version française 11. Les guerrillas du llano, un chapitre dans l'histoire de la lutte armée en Colombie
  Culture
Version française 12. Le jour de la commune (Par Berthold Brecht)
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Version française 13. Nous ne sommes que trois (Par Antonio Caballero)

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