ÉDITION INTERNATIONAL |
Forces
Armées Revolutionaires de la Colombie - Ejército del Pueblo
N° 20, Fevrier - Mai de 1999
traduit par elbarcino@laneta.apc.org
Notre histoire
Les guerrillas du llano, un chapitre dans l'histoire de la lutte armée en Colombie Dans le XX ème siècle, la lutte armée en Colombie a été un phénomène recourant, comme résultat des contradictions sociales profondes dans un système de domination politique et sociale qui a fermé les espaces à l'action légale. Beaucoup avant que l'exemple révolutionnaire de Cuba se fût étendu dans tout le continent, le pays avait vécu d'importants procès de formation de fronts guérilleros comme réponse à la politique de terreur semée par l'état et les gouvernements alternatifs contre le peuple colombien. Le soulèvement armé qui a débuté au milieu de ce siècle dans l'éloignée région des llanos Orientales, constitue un exemple significatif des mobilisations armées qui ont accompagné les processus des luttes économiques et politiques dans notre pays ; et ensemble avec d'autres expériences guerrilleras, (dans le Santander, Antioquia, Orient du Cauca, Nort du Huila, Valle et dans l'orient du Tolima) constituent un important antécédent de l'actuelle lutte guerrillera qui ce libre dans tout le pays.
Les guérillas du llanos surgissent spontanément dans les derniers mois de 1949 et débuts de 1950, comme réponse à la violence qui s'était déchaînée dans tout le pays après l'assassinat de Jorge Elieser Gaitan le 9 avril 1948. Les premiers groupes guérilleros furent constitués par des noyaux familiers (los parras, los bautista, los fonseca, los villamarin, los calderon ) qui armés avec des battons, de machettes et d'escopettes, se sont organisés pour défendre leurs vies et leurs propriétés. Ces familles qui étaient aisées, étaient néanmoins des "libérales" ; ils sont donc devenus les cibles des paramilitaires de l'époque, les "Chulavitas". Un véritable instrument armé au service des conservateurs. De qu'ils arrivaient dans une région d'influence libérale ou communiste, ils brûlaient les propriétés, violaient les femmes et tuaient les hommes et les enfants avec l'objectif d'annihiler l'opposition pour garder le pouvoir. Dans le deuxième mois de 1949, cette politique de terreur officiel prit de l'importance car les élections approchaient. Les conservateurs ont tue dans un attentat le candidat libéral et ont imposé la censure de presse ainsi que l'état de siège. Ce qui leur a permit de gagner les élections sans aucune opposition. Le président était Laureano Gomez élu le 27 nov. 1949. Au milieu de ce climat de violence et intimidation, les directives du parti libéral étaient de s'abstenir de voter et ils ont essayé d'autres techniques pour s'opposer à la dictature conservatrice, entre elles le coup militaire qui à la dernière heure n'a pas eu lieu. Malgré ces estimations, les plans faisaient leur chemin dans les Llanos Orientaux : le 25 novembre le Capitan Alfredo Silva, Comandant de la base aérienne du Apay, prit villavicencio (principale ville des Llanos) et après une brève confrontation avec la police conservatrice il libère les prisonniers et entre dans les officines municipales ; de son coté, le chef Gaitaniste et ex-sargent Eliseo Velasquez, continue ses actions en suivant les rives de la rivière Meta; de l'autre coté, les frères Bautista organisent un comando dans la zone Aguaclara, Tauamena et Sabanalarga, d'un autre coté les frères Parra commencent ses opérations dans les collines de la rivière Humea. De façon spontanée et sans connexion aucune, l'insurrection paysanne dans les Llanos avait commencé.
L'évolution idéologique de la guérilla llanera, ainsi que sa tactique et stratégie se constitue avec l'expérience acquise dans ses batailles. Dans ce processus, on peut identifier deux grandes étapes : Pendent la première étape du conflit qui s'étend jusqu'aux fins de 1950, les paysans des llanos prennent les armes pour défendre leur vie et avec elle le parti Libéral qui se voit menacé par la dictature conservatrice. Il s'agit d'une confrontation moyenne pour des raisons parodistes entre les deux collectivités traditionnelles (libéraux et conservateurs), les paysans ne luttent pas pour leurs propres intérêts mais suivant un sentiment d'appartenance à leurs patrons qui se basée dans un type de relation personnelle très propre aux fermes de l'époque. De ce point de vue, le mouvement des Llanos a les caractéristiques des guerres de 19ème siècle. Et aux fins de 1950 l'armée et les guérilleros signent une trêve qui permit aux gens des Haciendas de vendre leur bétail et de profiter des marchés. Malgré tout, lorsque la trêve prit fin au premier trimestre 1951, les militaires ont coupé les Llanos et les massacres contre la population civile se sont multipliés. Le peuple llanero organise alors sa défense. Mais ceci se fait sur des nouvelles bases, le sociologue Dario Mesa écrit qu'ainsi comme le exchef guérillero Francisco Isaza l'écrit dans son livre: si les expériences initiales étaient faites de défaites et d'inexpérience, l'expérience acquise dans les affrontements qui suivirent étaient faits de victoires, de tactiques flexibles ainsi que de politiques de lutte de nature révolutionnaire, de luttes pour l'unité avec du vrai armement et des vraies menaces pour le gouvernement et d'exigences de caractère national. Dans la deuxième étape, la paix entre les deux grands partis politiques, ils lancent une campagne pour exterminer ceux qui avaient été leurs propres (pions), les travailleurs du Llanos. La lutte guerrillera à laquelle se sont vus obligés les travailleurs leur ont permis de voir la possibilité de vaincre l'injustice et la répression par la lutte armée. Ils ont mis en question les relations d'abus aux quels ils avaient été soumis et ils ont envisagé de lutter pour une société nouvelle. Les insurgeants promurent deux lois "La première loi des Llanos" dans laquelle elle met en cause le système judiciaire, elle prévoit la création de normes de caractère pénal et disciplinaire, elle prévoit aussi comment les propriétés agricoles doivent être gérées et demandent de payer, tous, un impôt révolutionnaire (de défense), ils font aussi des critiques vis à vis de ceux qui possedaint beaucoup trop de terres. Dans la "Deuxième loi des Llanons". Le contenu social est plus profond et parle du besoin d'installer un gouvernement populaire. A cette époque, la direction du mouvement fut prise par des hommes nés de la campagne profonde, menés par la figure mitique de Guadalupe Salcedo.
La généralisation du phénomène guérillero dans tout le Llano, à fait que la répression se soit multiplié à tous les niveaux, inclus les nouvelles méthodes tant pour éliminer les combattants que pour semer la terreur dans les bases d'appui et dans toute la population. Dans les régions contrôlées par la guérilla par exemple, les autorités gouvernementales ont obligé la population à aller habiter dans les villes les plus grandes, avec le prétexte de protéger leur vie menacée selon le gouvernement par les insurgeants. Et tout celui qui ne voulait pas le faire était considéré comme un délinquant et la politique de la terre rasé étaient pratiqué, et comme si c'était peu, les vois principales d'accès au Llano étaient fermées par l'armée établissant ainsi un "embargo total" afin d'empêcher le ravitaillement en médecines, vêtements, et d'autres besoins dans cette région du pays. Avec ce genre de mesures la seule chose qui fut atteinte fut celle de grossir considérablement les files de la guérilla, qui à grandi en nombre d'effectifs et en expérience militaire. Cela a obligé certains secteurs de la société à réfléchir à donner une issue pacifique au conflit. Pour négocier les bases d'un accord, le Docteur José Gneco Mozo s'est réuni avec le chef guérillero. Un projet d'accord demandant l'amnistie générale, le pardon de tous les délits politiques dans le pays, et demandant des droits fondamentaux tels que la construction d'écoles pour l'éducation de ses enfants, l'instauration de centres sanitaires et de propreté, et la construction de voies de transport; ainsi que là non-limitation de l'état à une force militaire et de répression, fut conclu. Mais la réponse gouvernementale fut la deligitimation de José Mozo et l'augmentation des forces militaires. Six mois plus tard, l'expertisent Alfonso Lopez Pumarejo s'est rencontré avec des chefs guerrilleros mais sa gestion n'a eu aucun résultat, du à la manque de volonté de gouvernement de l'époque. Ce voyage du président Lopez au Llanos fut la dernière tentative du parti liberal pour contrôler le mouvement armé. De ce fait, les relations entre guérilleros et la délégation libérale avaient toujours été ambiguës. Les libéraux ne se sont pas compromis directement dans la lutte armée, mais ils ne l'ont pas non plus méprisé. Les mots du chef libéral Carlos Lleras Restrepo montraient cette attitude vacillante: "on n'autorise mais on n'enlève non plus l'autorisation……. Nous sommes avec eux de tout cœur ". Malgrez tout, à mesure que le mouvement échappait à son contrôle idéologique et menaçait de changer les relations d'exploitation existantes, les remarques libérales contre le mouvement se multipliaient : la solution pour guerrier les maux de la Colombie (écrivait des son paisible exile à Paris) ne peut être que celui de l'action civile, pacifique, non armée et inerme ; l'œuvre des guérilleros quel que soit le mobile qu'ils aient, ont produit d'immenses douleurs et des dégâts incalculables à des milliers et des milliers d'innocents libéraux (El Espectador, 3/3/1953). Parallèlement à ces efforts, les directrices données aux journalistes étaient d'essayer de deligitimiser au maximum l'insurgence, la qualifier de, pistoleros fous, de gangs etc. Pour cela les appelées guérillas de paix furent crées, elles étaient constitues par des civiles financées par des grands propriétaires de bétail et par le gouvernement. Cette stratégie contre insurgeante, véritable antécédent aux groupes paramilitaires actuels en Colombie fut instauré par le colonel Gustavo Sierra Ochoa dans les termes suivants: 1) installation de dirigeants civils à la tête de ces groupes. 2) les officiers et sous-officiers doivent commander les actions dans lesquelles participent des forces régulières et antiguerrilla. 3) service d'informateurs de la région. 4) discipline non strictement militaire mais contrôlée. 5) entraînements dans le terrain lui même au moyen de misions spéciales. 6) protection des éléments qui appuient l'antiguerrilla en prévenant qu'ils puisent être éliminés sans aucune contemplation par les rebelles. 7) diffuser en continu des informations favorables. 8) faire des actes sociaux pour semer la confiance au sein des habitants. 9) relevée de nombre exact d'habitants de la région. 10) nettoyage des secteurs suspects ou compromis à l'intérieur des régions urbaines. 11) accumulation de civiles pro-gouvernamentaux pour créer un esprit de lutte. 12) changement des tactiques de l'armée en sortant des combats réguliers. 13) organisation minutieuse de listes concernant des prisonniers, de chefs, de la localisation des familles des guérilleros, des secteurs sympathisants, des sources de ravitaillement.
Le grand appui parmi la population et la connaissance géographique des régions a permis aux guérilleros d'emporter tout au l'ont des quatre années de lutte d'importantes victoires. Celle de plus grande résonance, ce fut celle de Guadalupe Salcedo dans "le Turipal", qui coûta la vie à prés d'une centaine d'effectifs de l'armée Avec le coup militaire de Rojas Pinilla (1953), la situation politique était confuse, et le président à offert des garanties aux rebelles qui voudraient cesser la guerre, ainsi la guérilla des Llanos déposa les armes. Il faut remarquer que les chefs de la guérilla des Llanos étaient plus proches des dirigeants libéraux et ce fut avec eux que les discutions avaient lieu. Ces négociations correspondent avec la mort d'un avocat libéral qui était contre le dialogue, et qu'aux derniers moments de sa vie est devenu un vrai idéologue du mouvement insurgent Llanero. A cette époque les guérillas communistes naissaient et ceux de la guérilla des Llanos allaient passer le restent de leur vie en prison ou d'autres comme leur lider Guadalupe Salcedo tombaient impunément, assassinés par les organismes de sécurité. Page est preparée par Le Bureau Français "Résistance", camarade Raymonda et monsieur Le Général de Vargasse |